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Rapport Enseignement supérieur – Entreprises & Institutions : un mal français

Il s’agit bien d’un mal français lié à la quasi absence de contacts entre les entreprises, institutions et les corps enseignants d’une part, et, d’autre part, à ses conséquences néfastes sur les étudiantes et étudiants.

La coupure est à la fois intellectuelle et idéologique. Intellectuelle, elle touche indifféremment les facultés, quelques soient leurs spécialités et enseignements, à l’exception de ceux de médecine et de pharmacie, l’ESA et de rares UP d’architecture, ainsi que les écoles de commerce, hors celles top 10 et celles encore trop rares dédiées aux NTIC : l’enseignement y tient sont qualificatif de supérieur comme la preuve hautaine de la supériorité de la théorie par rapport à la pratique. Idéologique, elle sévit essentiellement dans les Lettres, les Sciences sociales, la Philosophie et dans une intensité moindre dans les Sciences « dures » où l’entreprise, privée principalement et dans une moindre mesure publique, est vécue comme un lieu de coercition et de perte de son âme. Les contacts avec elles sont donc réduits à leur plus simple expression, au travers des intervenants qui exercent à titre principal une activité hors enseignement, condition de leur recrutement au titre de « professionnels » ; mais force est de constater que dans la moitié des cas l’Université applique de façon laxiste cette clause et que les cours représentent leur source de revenu principale. Certes, des efforts ont été entrepris à la fin des année 90, mais les bonnes intentions ont été systématiquement contrées et, derrière le discours d’ouverture aux métiers et professions, aucune préparation des étudiantes et étudiants n’a été entreprise sur le long terme.

En particulier, les vrais stages en entreprises et institutions leur permettant d’observer à tous niveaux, de découvrir comment elles fonctionnent et à quoi elles servent, c’est-à-dire leur rôle social et sociétal en tant que créatrices de valeur, sont quasi inexistants. Lorsqu’ils sont requis, comme pour les niveaux Master et équivalents, les étudiantes et étudiants ne disposent, sauf à de rares exceptions, d’aucune assistance destinée à leur faciliter ces insertions de courte ou moyenne durée. Pratiquement, les étudiantes et étudiants font pour une majorité d’entre eux des « petits boulots » alimentaires qui ont deux conséquences scandaleuses : la première est d’obérer leurs chances de réussite, car leur emploi du temps et la charge mentale associée ne leur permet, ni d’assister à certains cours et travaux dirigés, ni de s’enrichir lors d’échanges croisés entre eux et avec des enseignants et entraîne des échecs intermédiaires, puis des abandons définitifs ; la seconde est qu’ils acquièrent des relations sociales, des hiérarchies professionnelles de compétences et du travail salarié ou d’autoentrepreneur, une vision certes réelle, mais partielle, car issue d’une réalité qui n’est pas celle des entreprises privées ou publiques et institutions où ils devraient exercer une fonction en lien avec leur niveau de connaissances théoriques et pratiques acquises grâces leurs études.

Nous nous mobilisons pour vous aider à rétablir ce contact.